Jacques de Molay ; le crépuscule des templiers

Chacun sait la fin tragique du Temple, cet ordre religieux militaire fondé au xiie siècle, l’un des plus puissants d’Occident, dont le procès, intenté par Philippe le Bel en 1307, alimente aujourd’hui encore bien des légendes et des controverses. Mais on connaît moins Jacques de Molay (v. 1244-1314), dernier grand maître, qui périt dans les flammes du bûcher pour avoir refusé de renier son ordre.À dire vrai, l’homme, originaire de la Comté de Bourgogne, ne fait guère parler de lui tout au long d’une carrière discrète en Orient. Élu à la tête des templiers en 1292, il est confronté à la chute des États latins après la prise d’Acre par les Mamelouks. De Chypre, où les chrétiens d’Orient se sont repliés, il anime alors la lutte pour la reconquête de Jérusalem, en s’appuyant sur une alliance avec les Mongols. Mais cette stratégie échoue, et le grand rêve prend fin. Convoqué en France par le pape Clément V pour y discuter de la croisade et de la fusion entre les ordres du Temple et de l’Hôpital, Molay se trouve pris au piège d’une machination qui le dépasse et qui porte un coup fatal aux templiers.Dans cette édition revue et augmentée, fondée sur des documents inédits, Alain Demurger revient sur le parcours d’un homme souvent mal jugé par la postérité, mais non dénué de caractère et d’ambition. Bouleversant la chronologie et les faits jusqu’alors établis, il évalue, dans une enquête passionnante, la part de responsabilité du dernier grand maître dans le procès du Temple et les véritables motifs de celui-ci.